Liberté et Démocratie

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Article publié le 28 janvier 2014 sur le site des Jeunes Libéraux Radicaux Genève

Initiative UDC “Un bon médicament mis à la poubelle” Vraiment?

 

A mesure que se rapproche l’échéance du vote, on finit, comme souvent, par passer son de temps à chercher des poux dans la tête du camp d’en face et d’en oublier le fond du problème et le sujet sur lequel porte l’initiative.

Le 9 février, nous ne votons pas sur les comptes de campagne du PDC ou du PLR, nous ne votons pas sur la doctrine plus utopiste que réaliste des partis de gauche. Nous votons sur la réintroduction de contingents en matière d’immigration.

Il est indéniable, comme je l’ai déjà dit dans d’autres prises de position, que la libre circulation a amené avec elle son lot de problèmes et d’abus. Il est certain que la situation tessinoise n’est pas acceptable et que nous ne pouvons pas décemment admettre que des gens qui travaillent à 100% en Suisse touchent des salaires de l’ordre de 1800 francs brut par mois. Là-dessus, tout le monde est d’accord.
Pourtant, comme je ai pu lire ce matin sur un blog de la Tribune de Genève, l’initiative UDC est-elle un «bon médicament» au mal qui ronge notre marché de l’emploi?
A cette question, je répondrai qu’on ne soigne par une grippe avec une chimiothérapie.

Oui, nous avons un problème avec une certaine catégorie d’immigrants. Mais doit-on pour autant revenir au système d’avant les bilatérales? C’était une période où, rappelons-le, la Suisse comptait un taux de chômage à 5% au lieu des 3% actuels. Ou doit-on procéder aux réglages nécessaires à tout changement structurel?

Pour en revenir à la métaphore du médicament, doit-on prendre un antiseptique et soigner uniquement ce qui va mal ou doit-on faire une chimiothérapie et soigner effectivement le mal tout en détruisant ce qui va bien? Car nombreuses sont les choses qui vont bien dans ce pays.

L’initiative UDC demande des contingents, elle demande que frontaliers, demandeurs d’asile, regroupements familiaux et travailleurs expatriés soient traités dans les mêmes quotas. Ce qui veut dire que par exemple, en cas de guerre en Europe (la dernière date de 1992) et d’afflux de réfugiés (des vrais, on s’entend), toute la machine économique serait grippée car comme chacun le sait, la Suisse respecte la convention des droits de l’Homme et ne renverra sous aucun prétexte quelqu’un dont la vie est en danger dans son pays.

Un autre cas de figure: devrons-nous dire non à une mère qui voudra faire venir ses enfants et son mari, même si elle en a les moyens, sous prétexte qu’une multinationale aura épuisé les contingents?

Aucune de ces situations n’est acceptable, d’autant plus que dans le même laps de temps, des personnes en situation irrégulière continueront d’arriver et de travailler au noir dans le meilleur des cas ou à avoir des activités criminelles dans le pire. De plus, rien ne dit que parmi les travailleurs légalement admis par les contingents, certains n’auront pas des salaires bien inférieures à ceux qui sont habituels dans leur secteur car rien n’est dit sur ce sujet dans l’initiative.

Il ne faut donc pas nier les problèmes et les craintes de la population car celles-ci sont réelles et basées sur de vrais problèmes, mais il ne faut pas non plus soigner un mal avec un mauvais remède qui créera d’autres maux bien plus graves et profonds. Il faut donc dire NON le 9 février à l’initiative UDC et chercher de véritables solutions à long terme qui garantiront à la fois le vivre ensemble et la prospérité de la Suisse.

                                                                                                      Aristos Marcou



28/01/2014
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