Liberté et Démocratie

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Forfait fiscaux: La politique de l'autruche de gauche.

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Il y a parfois des moments où j’ai vraiment du mal à comprendre où veut en venir la gauche de notre pays.

Le 30 novembre, les Suisses voteront à propos d’une nouvelle initiative sur la fiscalité des plus fortunés. Elle vise à abolir l’imposition d’après la dépense. Dans la période actuelle, j’avoue que j’ai du mal à comprendre comment la gauche pourrait se permettre – et dans quel but! – de se passer de près d’un milliard de francs de recettes fiscales pour les communes, les cantons et la Confédération.

 

Premièrement, je pense qu’il convient de rappeler ce qu’est un impôt. Un impôt est une contribution de chacun, selon ses moyens, pour financer le bon fonctionnement de l’Etat. Il ne s’agit en aucun cas d’une manœuvre confiscatoire (en Suisse en tout cas) qui ne servirait qu'à sanctionner une certaine réussite sociale. Ce qui veut dire que l’on prélève un impôt non pas par principe, mais parce qu'on en a besoin pour assurer un certain nombre de services et de prestations. C’est en respectant ce principe que la Suisse bénéficie non seulement d’une bonne situation financière et économique, mais également d’une imposition raisonnable et non confiscatoire pour le bien de la majeure partie de la population.

 

Pour la Confédération, il n’existe d’ailleurs ni impôt sur la fortune, ni sur les successions, ni même sur les gains en capital ou plus-values immobilières. Ceci pour la bonne et simple raison qu’elle n’en a pas besoin.

De ce fait, les ressources de la Confédération sont en gros: l’impôt fédéral direct (IFD) et la TVA, auxquels s’ajoutent quelques taxes ici et là (la vignette autoroutière par exemple). Il convient de rappeler que l’IFD est un impôt sur le revenu.

 

Dans le monde de plus en plus petit dans lequel nous vivons, la plupart des pays ont mis en place des systèmes de fiscalité visant à attirer des contribuables disposant d’importants moyens financiers. Ces systèmes, sans être le revenu principal des Etats, sont un facteur indispensable à leur prospérité. La Suisse en a fait de même pour deux raisons.

 

La première est effectivement pour attirer des contribuables étrangers fortunés. Cela permet d’obtenir des recettes fiscales conséquentes, mais aussi de faire de ces contribuables les meilleurs ambassadeurs de notre pays. Ces gens, de par leur présence, incitent d’autres personnes à venir s’établir ou passer des vacances dans le pays. Grâce à leur pouvoir d’achat, ils créent également un commerce haut de gamme qui entraîne des recettes fiscales non négligeables pour le plus grand nombre.

 

La seconde raison est plus complexe. Il convient de rappeler les conditions d’octroi d’un forfait fiscal:
- Il ne faut pas disposer de la nationalité suisse;

- Un certain montant de dépenses doit être justifié chaque année;

- Le contribuable ne peut pas exercer une activité lucrative sur le territoire suisse.

 

En d’autres termes, ne pas avoir d’autre gains que des gains en capital en Suisse.

 

Pour mémoire, comme dit plus haut, la Confédération ne touche que l’IFD et la TVA, qui représentent respectivement un impôt sur le revenu et un impôt sur la consommation. Il fallait donc trouver un moyen de taxer ces étrangers fortunés qui ne gagnaient pas le moindre franc en Suisse. C’est ainsi que l’imposition d’après la dépense fut créée.

 

Dès lors, ce que la gauche ne semble pas comprendre, c’est que c’est elle qui risque bien de faire un cadeau aux bénéficiaires de ce modèle d’imposition particulière. En effet, si dans le cas revenu, vous inscrivez 0 franc, 0 centime, votre taxation pourra bien être de 75% comme chez nos amis français, 75% de 0 ça fait 0.

 

Pour les cantons, le problème est tout autre. En effet, beaucoup taxent la fortune, les plus-values immobilières et les successions. La taxation de bon nombre de ces contribuables en sera alors modifiée. Imaginez que je vous vende une maison et qu’au bout de 10 ans je vous annonce que je retire le chauffage car j’ai décidé que cette maison offrait une jolie vue et que finalement vous pouviez bien y rester car le chauffage est secondaire et que vous n’avez qu’a mettre des couvertures. Vous y resteriez? Ce que nous demande la gauche c’est cela. Nous avons fait venir des gens qui n’auraient jamais payé un franc d’impôt dans ce pays. Nous leur avons offert des bonnes conditions qui ne sont contestées par personne (ni l’OCDE, ni l’UE) et la gauche punitive veut maintenant les supprimer en nous faisant croire que ces gens vont rester, car je cite: «la Suisse est un beau pays qui offre un cadre de vie fabuleux».

Imaginez. Vous avez une fortune suffisante pour vous offrir tout ce que vous voulez. Vous trouvez que la Suisse est un beau pays mais vous savez que les Iles Britanniques ou Monaco vous offriront une fiscalité avantageuse. N’allez-vous pas vous installer là-bas et venir uniquement en vacances dans notre beau pays? Bien sûr que oui, l’Homme est ainsi fait.

 

La réalité, c’est que voter oui à ces initiatives le 30 novembre, c’est accepter de se passer de 156 millions pour Genève, un peu plus de 200 millions pour Vaud et plus de 1 milliard pour la Confédération. Voter oui le 30 novembre, c’est biffer 22’000 emplois. Voter oui le 30 novembre c’est s’assurer d’une crise immobilière majeure car ce secteur a déjà payé un lourd tribu à la Lex Weber et à la LAT. Pour faire simple, c’est tout cela de moins que nous aurons pour financer nos écoles, nos routes, et surtout pour venir en aide aux plus démunis d’entre nous que cette même gauche veut soi-disant protéger.

 

Notre pays doit être attrayant dans tous les domaines. Ces dernières années nous avons déjà perdu beaucoup de nos atouts. Il est donc indispensable de voter NON le 30 novembre 2014

 

Ci-après, une explication vidéo de l'imposition sur la dépense

 Egalement disponible sur mon blog de la Tribune de Genève



28/10/2014
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