Liberté et Démocratie

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Sacrifié pour son bien

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Quand on parle de protéger les enfants en politique, on obtient sur le principe, souvent un très large consensus. Tout le monde est d’accord pour dire que nos enfants sont l’avenir de notre pays et que leur bien-être et leur sécurité sont à placer au-dessus de toute considération.

Sur le principe, car dans les faits, il en est tout autre.

Nous voterons le 18 mai prochain sur l’initiative de la Marche Blanche qui demande que les délinquants sexuels n’aient plus la possibilité de travailler avec des

enfants ou des personnes vulnérables. Il est difficilement contestable que cela est uniquement du bon sens. Pourtant la Marche Blanche qui se prétend grande protectrice de nos enfants et de leur intégrité physique et mentale semble restée coincée dans des clichés des années 80 et continue à ne pas voir où se trouve le vrai problème.

Vous rappelez-vous du slogan «Je ne parle pas aux gens que je ne connais pas»? Ce fut la campagne la plus désastreuse de l’histoire de la prévention de la pédophilie. En effet, plus de 80% des abus sexuels sur des enfants ont lieu dans le cadre de la famille. Le mythe du vieux monsieur qui offre des bonbons à la sortie des classes a donc du plomb dans l’aile. Mais qu’à cela ne tienne, on continue à vouloir taper à côté et à ne surtout pas vouloir toucher au vrai problème.

En clair, je n’ai pas encore pris de décision définitive mais je pense que pour une fois, je voterai blanc. Il me semble que c’est le seul moyen de signifier mon écœurement face à tant d’hypocrisie...

Pour ma part, il est un autre danger autrement plus grave et plus sournois que nos enfants subissent en silence et que personne ne semble vouloir résoudre. Je veux parler de leur avenir quand leurs parents se séparent.

Je suis personnellement touché par ce problème. Mes parents ont fait le pire divorce possible et imaginable. Ils se sont battus pendant plus de 4 ans devant des tribunaux, des assistants sociaux et j’en passe. Cela s’est conclu par le fait que je n’ai pas vu mon père durant 21 ans. Plus grave, mon petit frère décédé à l'âge de 15 ans sera mort sans jamais avoir réellement connu son père.

D’aucuns me diront que depuis les choses ont changé et que la situation n'est plus la même. C’est faux! Lorsque je me suis séparé de la mère de mes deux premiers enfants, nous avons été broyés, nous et nos enfants par la machine judiciaire. Lorsque j’ai eu un troisième enfant avec ma femme, nous n’étions pas encore mariés mais nous avions le dessein de le faire et par conséquent, nous ne souhaitions pas faire de convention d’entretien. Le Tribunal tutélaire a pris contact avec ma femme pour l'encourager à entamer une procédure pour obtenir une convention.

La situation doit impérativement changer et vite, car les seuls qui subissent des dégâts à long terme sont les enfants.

L’être humain est ainsi fait que lorsqu’un couple se sépare, c’est rarement parce qu’il est en bons termes et que tout se passe bien.

Il est certain que beaucoup arrivent à faire des séparations à l’amiable et que tout se passe pour le mieux. Ceux-là, d’ailleurs, ne vont bien souvent au tribunal que pour ratifier les conventions sur lesquelles ils sont déjà en accord.

Mais quand les choses se passent mal, c’est là que le bas blesse.

Chacun va tenter de prouver que l’autre n’est pas apte à s’occuper des enfants et de manière volontaire ou non, va se servir des enfants pour atteindre l’ex-conjoint.

Tout le monde en souffre il est vrai, mais en grandissant, comment fait un enfant pour grandir sainement en ayant vu ses parents se déchirer? Comment fera-t-il pour se construire et devenir une personne équilibrée alors que les deux personnes qui sont censées être ses exemples auront passé plusieurs années à se battre en faisant preuve de mensonge, d’omission et de mauvaise foi souvent des plus crasses.

 

Depuis ma séparation, j’ai beaucoup lu sur la question et suivi les débats bernois sur le sujet. J’ai rencontré des associations de père, des assistants sociaux, des avocats, des parents et des élus. Ce que j’ai entendu ne m’a plu que moyennement.

Tous ont des théories toutes faites sur la pédopsychologie et savent ce qui est bien mais bien peu se rendent compte que ce dont un enfant a besoin avant toute chose, c’est de ses deux parents et de leur amour.

 

Il est à mon sens urgent de changer de philosophie sur la question.

 

Même si les mentalités évoluent quelque peu, le sacro saint cliché selon lequel les femmes seraient seules aptes à s’occuper d’enfants et les pères ne seraient que des irresponsables fuyant leurs responsabilités doit absolument passer à la trappe.

 

Il y a quelques années, les chambres fédérales ont amorcé un changement du code civil permettant de donner plus de place au parent non gardant. C’est un premier pas.

Mais durant cette période, il a été évoqué de ne plus tenir compte du minimum vital pour la fixation des contributions d’entretien. Cela veut dire que certains à Berne estiment décemment que pour le bien des enfants, il faut mettre à genoux un parent non gardant en ne lui laissant même pas de quoi payer son loyer, sa nourriture et son assurance maladie. Ces personnes pensent qu’en créant des SDF ou, en cas de non-paiement, des prisonniers (les contributions d’entretien sont encore passibles de peine de corps en cas de non-paiement), les enfants sortiront grandis de cette situation. C’est là que le bas blesse méchamment.

 

La réalité est que nous avons deux camps.

D’un côté des associations de père qui sont en colère et qui servent leurs intérêts.

De l’autre des associations de féministes qui refusent que la mère puisse être remise en cause.

Et au milieu de ces palabres idéologiques, de ces multiples blocages et de cette propagande contre-productive, les gamins qui n’ont rien demandé et qui continuent à être ballottés de gauche et de droite sans savoir où ils grandiront et s'ils verront leur autre parent le prochain week-end.

 

Il n’est pas admissible qu’un parent puisse jeter le discrédit sur l’autre à tord sans que cela ne soit sanctionné. Il n’est pas admissible qu’un parent gardant soustraie un enfant à l’autre parent lors de son droit de visite sans être sanctionné. Il n’est pas admissible qu’une autorité parentale puisse être refusée sans juste motif pour incompatibilité d’humeur. Il n’est pas admissible qu’un parent qui monte ses enfants contre l’autre ne soit pas sanctionné car c’est un mauvais traitement. Enfin, il n’est pas admissible que les parents qui se séparent aient autre chose en tête que le bien-être de leurs enfants.

Pourtant, aujourd’hui c’est le cas. Aujourd’hui pourrir une situation paie.

Je n’ai pas de solution toute faite mais j’ai des idées et j’ai envie de me battre pour ça car je pense que tous ces gosses le méritent.

D’autres pays ont des méthodes efficaces comme l'Allemagne par exemple qui ne laisse aucune possibilité aux parent de ne pas trouver un terrain d’entente.

Le fait est que dans un pays où plus d’un mariage sur deux fini par un divorce, il y a urgence! Il faut régler ces questions de manière efficace et souple car chaque situation est différente.

Si un jour mon parti et le peuple me donnent leur confiance pour un mandant législatif, soyez certains que ce combat sera le mien et que je ne lâcherai pas l’os quoi qu’il arrive.

La question n’est pas de lutter contre les uns ou les autres, la question et de remettre les enfants au centre du débat car ils ont été mis de côté par deux lobbys gérés par des générations qui n’ont pas connu ces problèmes.

Si vous avez des histoires à me raconter ou des idées à me soumettre, n'hésitez pas à me contacter ici

 

 

Je dédie ce texte et mon combat à mon frère, Olivier Marcou (22.09.84 - 11.11.99), à mon père, à mes enfants et à mon beau-fils.

 

Retrouver cet article et d'autre sur mon autre blog Liberté et Démocratie à la Tribune de Genève



27/02/2014
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