Liberté et Démocratie

Il est évident que savoir s’habiller en fonction des circonstances fait partie intégrante de l’apprentissage que doivent faire les jeunes générations les unes après les autres. En effet, lorsque je me chargeais de recrutement, il m’est arrivé régulièrement de recevoir des jeunes habillés de manière totalement inadéquate pour un entretien d’embauche. Il esr bien sûr important de faire attention à la manière dont on s’habille en fonction des circonstances. Des habits appropriés pour aller en boite, (pour autant qu’elles réouvrent un jour) ne seront certainement pas de bon aloi pour un enterrement ou, par exemple, pour une soutenance de thèse. C’est un fait et loin de moi l’idée de remettre cela en question.

Dans notre société, l’habillement est une forme d’expression. On choisit ses habits en fonction de sa culture, de ses goûts, de ses goûts musicaux, de groupes auxquels on souhaite appartenir, de son métier et parfois même en fonction de ses croyances religieuses. C’est un choix qui nous est propre et même si on dit que « l’habit de ne fait pas le moine », bien souvent, il donne de sérieuses indications.

Depuis quelques temps, c’est un débat de plus en plus récurent dans les écoles, à savoir où sont les limites de l’acceptable dans le cadre de l’école. On demande aux enfants (et surtout aux ados) d’avoir une tenue convenable. Le tout est encore de déterminer ce qui est ou non convenable. Ce, à mon avis, sans non plus empêcher que jeunesse se fasse. Il me semble que la provocation est un passage obligé pour ne pas dire nécessaire, de l’adolescence. Si les discussions s’arrêtaient là, je ne prendrais pas la peine d’écrire ces lignes.

Le fait est qu’il semble que le problème ne soit pas les jeunes, mais LES FILLES ! J’ai appris que dans certains cycles genevois, si, selon l’appréciation fort libre et me semble-t-il, assez puritaine de certaines directions d’établissements composées, selon mes infos, essentiellement d’hommes, on estime que les filles sont habillées trop « sexy », on leur impose le port d’un pull pompeusement baptisé « le pull de la honte » ! Evidemment, cela ne s’adresse qu’aux filles. Dans tous les témoignages que j’ai lus, aucun ne traite de garçons à qui on aurait reproché la tenue. Ce qui est encore plus inacceptable, c’est les raisons qui sont invoquées. En effet, les filles qui portent des tenues trop courtes provoqueraient chez les garçons des réactions incontrôlables. Si incontrôlable que plutôt que de sanctionner le garçon qui ne serait maitriser ses pulsions, car ses parents ne l’ont pas informé que les filles ne sont pas des jouets sexuels dont il peut disposer à bien plaire, on humilie les filles !

C’est un pur scandale ! Si ces informations s’avèrent exactes, il me parait claire que ceux qui ont pris de telles décisions n’ont rien à faire dans l’enseignement. A l’heure où des politiques, souvent de gauche, ont du temps à perdre à imposer un langage épicène dans le moindre texte qu’ils pondent, je pense que l’urgence est bien plus grande à faire en sorte que de telles pratiques cessent immédiatement et que les responsables qui ont imposés ces excès soient sanctionnés avec toute la force nécessaire.

Il n’y a aucun « mais » acceptable. Qu’on établisse un règlement pour les tenues qui soit claire et indiscutable et qui garantisse une égalité de traitement entre les élèves, quelque soient leur sexe est tout à fait acceptable. Que l’on se contente de dire que les tenues doivent êtres adéquates sans autres précisions et que l’on laisse la possibilité à une seule personne de sanctionné un ou une élève sur des critères abstraits est inacceptable dans un Etat de droit ! Dans tous les cas, l’humiliation est impensable !

Comment, si nous laissons faire cela, pourrions-nous faire comprendre à nos enfants des concepts déjà compliqués comme l’égalité de traitement, le droit à la dignité et surtout, que 100% des viols sont dû uniquement aux violeurs !

Apprenez aux garçons à se tenir et laissez les filles tranquilles !