Liberté et Démocratie

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Billag or No Billag

 

 

Depuis quelques mois, on assiste à la montée en puissance de la campagne pour ou contre la redevance Billag. Alors, ne nous leurrons pas, l’objet de la campagne n’est pas de savoir si nous voulons continuer à travailler avec un système de redevance pour financer le service public de TV Radio ou de passer à autre chose. Le débat est de savoir si nous voulons ou non un service public. 

 

En effet, par définition, un service « public » est financé par la collectivité et ne poursuit pas un but de rentabilité, mais bien de service. C’est exactement ce que fait actuellement la SSR et de nombreuses autres chaînes de TV et radio qui bénéficient également de la redistribution. 

 

Si l’initiative No Billag est acceptée, le système de redevance universel ne sera pas modifié, ne sera pas amélioré et ne sera pas non plus remplacé par une hypothétique subvention financée par l’impôt. Il sera purement et simplement supprimé. Les cantons conserveront la possibilité de financer un service public, mais plus rien venant de la Confédération (le texte le dit clairement). Alors si nous prenons l’exemple de Genève… Si on se réfère au succès pour construire un Stade, avoir une équipe de foot digne de ce nom ou, plus récemment, une patinoire, on peut clairement s’attendre qu’en cas d’acceptation de l’initiative en mars prochain, Genève se dote d’un service public Radio TV aux alentours de 2080. 

 

En revanche, je ne crois pas à l’argument selon lequel la SSR va purement et simplement disparaître… Ce que je crois par contre, c’est qu’en cas de oui, ceux qui pensent qu’avoir Netflix, Canal + et OSC est superflu vont clairement revoir leur jugement. En effet, il est évident que nous n’aurons plus de diffusion de F1, de Moto, de Coupe du Monde et d’Europe de foot et que les séries d’HBO, et bien nous les verrons dans 10 ans.

 

Il est important d’être honnête sur le sujet. En effet, quand je lis les différents intervenants sur les réseaux sociaux et dans la presse, je dois dire que je trouve que les deux camps sont assez incapables d’avoir l’honnêteté de dire ce qui est vraiment en jeu aujourd’hui. 

 

La question n’est pas de savoir si nous payons suffisamment, trop ou trop peu pour le service que nous avons. La question est de savoir si nous voulons payer ou pas. 

 

La question n’est pas de savoir si la SSR peut être optimisée. La question est de savoir si on veut remplacer la SSR qui serait une Mercedes par une Renaud 4L. Car non elle ne sera pas optimisée. Elle sera réduite au strict minimum. 

 

La question n’est pas non plus de savoir si on va remplacer la redevance obligatoire par des abonnements facultatifs. Il faut être naïf pour croire cela à une époque où plus personne ne veut payer de la musique ou des films. Au moment où même ma grand-mère est capable de faire du Torrent, sérieusement, qui va payer pour voir Darius? Ne nous leurrons pas, la réponse est personne. Ou du moins, pas assez de monde pour maintenir ce que nous avons. 

 

Enfin la question n’est aucun cas de faire une critique des programmes de la SSR et plus près de nous de la RTS et le cas échéant de les améliorer. C’est de savoir si nous les voulons ou non.

 

Donc la seule vraie question est de savoir si on veut un service public, garanti par l’Etat, dans quatre langues et universel et si on est prêt à payer pour cela ou pas. C’est la seule question à se poser.  Si la réponse est oui, il faut alors refuser le texte. Si la réponse est non, il faut alors accepter le texte. Mais il faut être conscient qu’en cas d’acceptation, le PAS (Paysage audiovisuel suisse) n’aura plus rien à voir avec ce que nous connaissons. 

 

Je ne sais pas quel sera mon vote. Mais je dois dire que plus je lis, plus je m’informe, plus je pense que je vais refuser le texte en espérant que cette sonnette d’alarme incite tout ce petit monde à revoir le système. 

 

Texte de l'initiative: 

 

Initiative populaire fédérale «Oui à la suppression des redevances radio et télévision (suppression des redevances Billag)»

 

La Constitution[1] est modifiée comme suit:

Art. 93 Radio et télévision

 

1 La législation sur la radio et la télévision ainsi que sur les autres formes de diffusion de productions et d’informations ressortissant aux télécommunications publiques relève de la compétence de la Confédération.

2 L’indépendance de la radio et de la télévision ainsi que l’autonomie dans la conception des programmes sont garanties.

3 La Confédération met régulièrement aux enchères des concessions de radio et de télévision.

4 Elle ne subventionne aucune chaîne de radio ou de télévision. Elle peut payer la diffusion de communiqués officiels urgents.

5 Aucune redevance de réception ne peut être prélevée par la Confédération ou par un tiers mandaté par elle.

6 En temps de paix, la Confédération n’exploite pas ses propres chaînes de radio ou de télévision.

 

Art. 197, ch. 11[2]

 

11. Disposition transitoire ad art. 93 (Radio et télévision)

1 Le Conseil fédéral édicte le 1er janvier 2018 au plus tard les dispositions d’exécution nécessaires si les dispositions légales ne sont pas entrées en vigueur à cette date.

2 Si le peuple et les cantons acceptent l’art. 93 après le 1er janvier 2018, les dispositions d’exécution nécessaires entrent en vigueur le 1er janvier de l’année qui suit celle de la votation.

3 Les concessions donnant droit à une quote-part de la redevance sont abrogées sans dédommagement le jour de l’entrée en vigueur des dispositions légales. Sont réservés les dédommagements dus pour les droits acquis couverts par la garantie de la propriété.

RS 101 ↑

La numérotation définitive de la présente disposition transitoire sera fixée par la Chancellerie fédérale après le scrutin.

 

Egalement disponible sur mon blog de la Tribune de Genève

 



04/12/2017
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