Liberté et Démocratie

...ou quand la soif du pouvoir dépasse la défense des idéaux.

L’année 2015 sera à nouveau une année électorale. Les deux campagnes qui nous attendent promettent d’être riches en rebondissements et tractations de toutes sortes.

Si pour les élections fédérales, le jeu des alliances, apparentements et autres listes communes semble clair et sans surprise, du côté des élections municipales, les choses semblent bien plus incertaines.

En effet, on voit ici et là, poindre des voix qui prônent des alliances pour le moins inattendues. Il est presque normal de voir partir main dans la main le Parti Socialiste et son aile gauche (parfois plus forte dans certaines communes), le MCG et l’UDC (qui, comme chacun le sait, ont signé un protocole d’accord et qui, sur bien des points, se rejoignent sur le plan des idées), ou encore l’Entente PDC-PLR Genevoise, qui existe et fonctionne depuis fort longtemps et qui a fait ses preuves.

Il convient de rappeler ce qu’est une alliance. Faire alliance avec un parti veut dire deux choses. La première et souvent la plus lisible, compréhensible et claire pour l’électeur est que les formations faisant alliance partagent un idéal de société commun. Ils ont de fait des divergences sur la manière d’y arriver mais le but est commun. La seconde, qui à mon avis est de moindre importance au moment de glisser son bulletin dans l’urne, veut dire que les candidats faisant alliance ou liste commune sont d’accord en cas d’élection de travailler ensemble.

Pourtant, ici et là, des projets d’alliance entre PLR PDC PS ou PDC PS Les Verts, PLR MCG etc. sont discutés. Il convient dès lors de se poser la question de la raison de telles alliances. Si, de temps à autres une alliance PLR UDC peut se comprendre étant donné que l’UDC, en dehors des questions sur l’immigration, présente tout de même un véritable programme économique, il ne peut dès lors s’agir que d’une alliance de circonstance. Les divergences entre les deux formations sont en effet bien trop grandes pour permettre une alliance à long terme et un programme commun.

Partant de ce raisonnement, j’ai encore plus de mal à comprendre comment le PDC peut partir main dans la main avec le PS et les Vert. Ces deux formations, bien que concordantes dans le domaine de l’aide aux familles et aux enfants sont aux antipodes dans bien des domaines. Prenons l’exemple du mariage et de l’adoption par des homosexuels. Le PS et les Verts y sont favorables, le PDC y est clairement opposé. La politique fiscale, la façon de faire du social, etc... Les sujets sont légions. Une alliance entre ces formations n’a donc clairement pas pour but de défendre des idées et in extendo les citoyens. Certains diront que c’est pour faire barrage à l’extrême droite. A ceux-là je répondrai que pour faire barrage à l’extrême droite, la seule manière viable à long terme est de répondre avec des solutions pragmatiques et intelligentes aux problèmes soulevés par cette dernière et non en faisant des calculs mathématiques.

La seul et unique raison de ces alliances contre nature, c’est pour les concernés de conserver leur siège quoi qu’il en coûte. Je suis, à mon grand regret, un idéaliste. Je défends des idées, pas des jetons de présence ou un joli fauteuil. Je pense que ceux qui cherchent la solution de facilité en faisant des calculs mathématiques devraient perdre moins de temps en tractation et négociation et prendre le temps de descendre dans la rue et écouter ce que les gens ont à dire. Trouver les moyens de répondre à leurs inquiétudes qui sont fondées, faire une vrai campagne pour porter un projet plutôt que de n’avoir pour seul but que l’exercice du pouvoir.

La politique c’est surtout d’avoir du courage, avoir le courage de se battre et de défendre des idées, mais aussi avoir le courage d’affronter le jugement du souverain et accepter sa désapprobation. N’oublions pas que l’histoire ne retient que les noms de ceux qui se sont battus pour des idées et des principes, pas ceux qui étaient uniquement assoiffés de pouvoir.

Excellente campagne à tous les candidats!

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